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Journée d'étude - une « chimie mystérieuse » : Proust et l'allusion
Une journée d'étude est organisée par Sophie Duval et Francine Goujon jeudi 12 mars à l'Ecole normale supérieure, 29 rue d'Ulm, salle Jean Jaurès, de 9h30 à 18h, sur le thème :
UNE « CHIMIE MYSTÉRIEUSE » : PROUST ET L’ALLUSION
Enfin, chaque fois que Ruskin, par voie de citation mais bien plus souvent d'allusion, fait entrer dans la construction de ses phrases quelque souvenir de la Bible, comme les Vénitiens
intercalaient dans leurs monuments les sculptures sacrées et les pierres précieuses qu'ils rapportaient d'Orient, j'ai cherché toujours la référence exacte, pour que le lecteur, en voyant
quelles transformations Ruskin faisait subir au verset avant de se l'assimiler, se rendît mieux compte de la chimie mystérieuse et toujours identique, de l'activité originale et spécifique de son esprit.
Marcel Proust, « Préface » à La Bible d’Amiens, Paris, Société du Mercure de France, 1904, p. 12.
Gérard Genette, en 1982, définissait l’allusion en la situant dans le champ de l’intertextualité et la concevait comme la forme la moins explicite et la moins littérale des relations intertextuelles (Palimpsestes, p. 8). Il conservait ainsi le sens traditionnel de la notion d’allusion (celui de « référence implicite ») tout en limitant sa portée référentielle à l’intertextualité. Puis, comme l’a souligné Antoine Compagnon, le mot « allusion » a fini par prendre le « sens plus moderne de référence explicite, directe et ouverte, qui […] est devenu celui de l’allusion aujourd’hui comme synonyme de l’intertextualité en général » (« L’allusion et le fait littéraire », 2000, p. 238). Une telle définition s’éloigne fort de la
signification originelle du terme en français.
En effet, emprunté au XVIe siècle au bas latin allusio (dérivé de adludere), le nom « allusion » apparaît dans le champ de la rhétorique pour désigner un jeu de mots (pouvant
emprunter la forme de diverses figures, notamment la paronomase, l’antanaclase et l’annomination ou jeu sur un nom propre). Il s’emploie alors également pour désigner un
renvoi voilé à la « fable », c’est-à-dire à la mythologie. C’est à partir de cette seconde acception que le mot « allusion » prend son sens moderne au XVIIe siècle : l’allusion « désigne
obliquement une chose que l’on ne veut pas dire ouvertement » (Dictionnaire de l’Académie, 1694), sans cesser pour autant de constituer par ailleurs un jeu verbal. Les traités de
rhétorique vont conserver cette double définition : de Dumarsais et Fontanier jusqu’à Morier, l’allusion est jeu de mots et référence implicite. L’allusion-jeu de mots étend ses moyens
d’action à une vaste variété de figures (syllepse, métaphore, métonymie, synecdoque, réticence, etc.), qu’elle peut combiner et dont elle peut aussi se dispenser en passant par des
formes libres. En parallèle, le domaine référentiel de l’allusion s’élargit lui aussi : allusion à la fable, à l’histoire, aux mœurs, aux personnes, à l’actualité, à des œuvres littéraires, etc., pour couvrir finalement tous les champs possibles. L’allusion-jeu de mots et l’allusion-référence implicite se confondent d’ailleurs parfois, un jeu verbal pouvant véhiculer un sous-entendu.
C’est au sens issu de la tradition rhétorique que nous voudrions envisager l’allusion, en tant que référence implicite à tous domaines référentiels, intertextualité incluse, et
susceptible de faire jeu de mots.
L’abondance et la diversité mêmes des allusions dans l’œuvre de Proust, ainsi que la presque certitude que nombre d’entre elles n’ont pas encore été déchiffrées, pour des raisons
que nous tenterons de préciser, posent un certain nombre de problèmes spécifiques.
La richesse et la complexité des réseaux d’allusions mis en œuvre soulèvent en effet la question du destinataire. La dimension de jeu littéraire et d’énigme proposée est parfois
évidente. À quels lecteurs le décodage ou parfois le décryptage de ces allusions est-il offert ? Sont-elles toutes destinées à être lues ou certaines d’entre elles devaient-elles rester ignorées ? Dans ce cas elles seraient plutôt du côté d’un travail spécifique du texte propre à Proust, d’une règle formelle qui, complexifiant les exigences de l’écriture romanesque, aboutirait à la production d’un texte particulièrement riche en figures, en métaphores notamment.
Pour éclairer ces questions, nous nous proposons d’ouvrir la réflexion à toute espèce d’allusions, et de nous attacher au système d’indices textuels, notamment aux marqueurs
d’intertextualité mis en place par l’écrivain mais aussi aux jeux de mots et aux références cryptées autobiographiques ou autofictionnelles.
Le deuxième aspect de cette réflexion consistera à considérer la pratique des allusions comme une méthode et un moteur d’écriture, certainement comparables à d’autres, la pratique
des allusions étant un trait de l’écriture littéraire et peut-être d’autres formes d’écriture. On tentera évidemment d’approcher l’originalité de Proust en la matière.
Un troisième axe de réflexion, relié aux précédents, serait le caractère ludique des allusions et le traitement parfois iconoclaste des œuvres et des événements auxquels le texte
renvoie, amenant à s’interroger sur les fonctions critiques de l’allusion et sur les modes d’échange intertextuel qu’elle instaure.
Un quatrième axe pourrait concerner la réception des allusions proustiennes, à l’époque de l’auteur et au cours des décennies qui ont suivi.
Table ronde "Patrimoine littéraire et territoire - les maisons d'écrivain en réseaux"
Une table ronde "Patrimoine littéraire et territoire - les maisons d'écrivain en réseaux" se tiendra dans le cadre de la semaine des Arts & Médias de l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, le jeudi 12 mars 2020 de 14h à 16h dans l'amphithéâtre D03, bâtiment D, campus Censier, 13 rue Santeuil, Paris 5e.
Après une projection du DVD «Écrivains au Centre», réalisé par CICLIC, qui illustre les liens entre l’écrivain et son territoire, notamment à travers les résidences d’artistes, la mise en place de réseaux régionaux et internationaux de maisons d’écrivain sera présentée : le dynamique réseau des Hauts-de-France (organisation du festival «Résonances», etc.), le partenariat entre la maison de Colette et celle de Gabrielle-Roy au Canada, le réseau naissant en Ile-de-France.
Modératrice : Mireille Naturel, maître de conférences-HDR en littérature française à l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3.
Avec la participation de :
Alain Tourneux, président de la Fédération des maisons d'écrivain et des patrimoines littéraires
Achmy Halley, Membre du Réseau des maisons d'écrivains et patrimoines littéraires des Hauts-de-France
Frédéric Maget, Directeur de la Maison de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye
David Labreure, Responsable de la Maison Auguste Comte à Paris
La Semaine des Arts & Médias est une manifestation pluridisciplinaire organisée par l'UFR Arts & Médias de l'Université Sorbonne Nouvelle.
5e édition cette année, elle se déroulera du 9 au 13 mars 2020.
La Semaine des Arts & Médias met en particulier l'accent sur les travaux et réalisations pratiques des étudiants ainsi que le dynamisme des formations en termes d'innovation pédagogique, de rayonnement international et de partenariats avec le monde économique et professionnel. Une place importante est accordée à des événements comportant une dimension scientifique affirmée, témoignant de la richesse des travaux de recherche menés au sein de l'UFR, au croisement des arts, de la culture, de la communication et des médias, des approches esthétiques et artistiques et des approches issues des sciences humaines et sociales.
Enfin, elle se veut un lieu de rencontres, d'échanges et de débats ouvert à l'ensemble de la communauté de l'Université de la Sorbonne Nouvelle (étudiants, doctorants, enseignants, enseignants-chercheurs, personnels BIATSS) ainsi que sur la Cité.
L'UFR Arts & médias couvre un très riche domaine de formation et de recherche.
Constituée de quatre départements d'enseignement, elle développe ses domaines de recherche dans le cadre de cinq laboratoires scientifiques et de l'école doctorale 267 Arts & médias.
Dans une perspective fortement interdisciplinaire, elle propose des formations en cinéma et audiovisuel, communication, médias, histoire et théorie des arts, médiation culturelle, arts du spectacle, arts du théâtre et de la scène. Ces formations mènent à un très large ensemble de professions, en relation étroite avec les milieux professionnels des institutions, entreprises et structures culturelles.
Conférence "Proust et la musique" par Cécile Leblanc
Dans le cadre de la programmation culturelle de la Mairie du 8e arrondissement de Paris, Cécile Leblanc donnera une conférence sur "Proust et la Musique" le mardi 10 mars 2020 à 18h à l'Hôtel Cail, 56 boulevard Malesherbes, Paris 8e.
Agrégée de lettres classiques, Cécile Leblanc est maître de conférences à l’Université Sorbonne-Nouvelle-Paris 3 et habilitée à diriger des recherches. Elle est spécialiste des rapports entre musique et littérature à la fin du XIXe siècle. Elle est l'auteure de "Wagnérisme et création en France 1883-1886" (Champion, 2005) et a co-dirigé "Le wagnérisme dans tous ses états 1913-2013" (Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2016). Elle a participé à l’Encyclopédie Wagner (Actes Sud, 2010).
La musique joue un rôle majeur dans la rédaction de tous les textes de Marcel Proust, fiction ou critique, et en particulier de la Recherche qui déploie le prisme de l’actualité musicale, du wagnérisme triomphant des années 1890 aux créations de Strauss et Debussy. Sa curiosité et son savoir musical sont immenses. Des salons où l’on finance la musique sans l’aimer vraiment et où il déplore les conditions d’écoute, aux conversations avec les compositeurs et les interprètes qu’il fréquente, au premier rang desquels Reynaldo Hahn, il acquière une réelle aptitude de critique musical. Assidu aux concerts, grand lecteur de la presse, il manifeste une inlassable attention aux musiques contemporaines et nourrit son œuvre des grandes partitions créées au début du XXe siècle : Pelléas et Mélisande, Salomé, Le Sacre du printemps. Elles lui permettront, après de multiples hésitations, de synthétiser, dans la figure mystérieuse d’un musicien français à l’esthétique « avancée » et controversée, y compris par le narrateur lui-même, un quart de siècle de débats musicaux.
Festival "Le Paris retrouvé de Marcel Proust" - INTEGRALEMENT REPORTE
INFORMATION 13 MARS : LE FESTIVAL EST REPORTE A UNE DATE ULTERIEURE
Avec plus d’une trentaine d’événements concerts, lectures, conférences, ateliers, expositions, créations et visites immersives, programmés pendant douze jours, le festival inédit Le Paris
retrouvé de Marcel Proust invite le public à un voyage dans l’univers de Marcel Proust dans des lieux parisiens emblématiques.
Forts de leur lien de proximité et de l’empreinte qu’a laissé Marcel Proust dans le quartier de la Plaine Monceau, la Société des Hôtels littéraires et l’Hôtel Littéraire Le Swann, les musées Jean-Jacques Henner et Gustave Moreau, la librairie Fontaine Haussmann, la Société des Amis de Marcel Proust et les Editions Thélème, ont voulu rendre hommage à l’auteur de La Recherche et vivre un morceau de temps retrouvé au fil des Plaisirs et des Jours.
Littérature, peinture, musique, poésie, théâtre, danse et dessin se trouveront ainsi mis à l’honneur, dans la continuité des festivités initiées pour célébrer le centenaire du prix Goncourt qui fut décerné à Marcel Proust le 10 décembre 1919 pour À l’ombre des jeunes fi lles en fleurs.
Tout au long de ce festival proustien parisien, dont le nom fait référence au livre éponyme de Henri Raczymow (Éditions Parigramme, 2005), parrain de cette première édition, des rencontres avec des artistes et des écrivains seront déclinées ainsi que trois remarquables expositions :
Au musée Henner du 11 au 30 mars : « Dans l’intimité de Marcel Proust » florilège de lettres, estampes, portraits, photographies et édition annotée de Marcel Proust, généreusement prêtés par le Musée Marcel Proust-Maison Tante Léonie à Illiers Combray.
À l’Hôtel Littéraire Le Swann du 11 au 31 mars : « L’adaptation de la Recherche en bande dessinée » par Stéphane Heuet. Exposition des planches originales de Combray, d’agrandissements, de cahiers et d’études de personnages dans le cadre de l’Année de la BD.
À la librairie Fontaine Haussmann du 17 au 31 mars : « Souvenirs de Céleste Albaret », photographies et manuscrits prêtés par l’Hôtel Littéraire le Swann.
Parution du Bulletin Marcel Proust n°69
L'Association des Amis de Marcel Proust est heureuse d'annoncer la parution du Bulletin Marcel Proust n°69 dont le sommaire est détaillé ci-dessous.
A noter que le Bulletin est disponible à la vente sur la boutique de l'association.
SOMMAIRE DU BULLETIN 69 (décembre 2019)
Le mot du président par Jérôme Bastianelli
En introduction... par Mireille Naturel
Préface
Je n'étais pas né pour la littératire, par Michel Schneider
Ouverture
Les Jeunes Filles ont cent ans, par Pierre-Louis Rey
Composition et genèse
"Rentoiler les fragments intermittents et opposites" : perpection et recomposition dans les Jeunes filles en fleurs, par Young-Hae Kim
Ces mystérieuses symétries d'où dérive la beauté. Analepses et prolepses dans "Autour de Mme Swann", par Haria Vidotto
Salle à manger de la côte : du "Cahier violet" à la planche n°26, par Francine Goujon
Statue d'Albertine retourvée en mer : la clôture d'À l'ombre des jeunes filles en fleurs, par Yasué Kato
Thèmes
Nourritures exquises pour ambassadeur ou le bœuf dans tous ses états, par Thanh-Vân Ton That
L'effet de plage, par Hannah Freed-Thall
Bains de Mer, par Eugène Nicole
Littérature et Arts
Elstir : sa vie et son œuvre ?, par Kazuyoshi Yoshikawa
Théâtre et théâtralité dans À l'ombre des jeunes filles en fleurs, par Danièle Gasiglia-Laster
La mer fleurie, de Heredia à Elstir, par François Proulx
Les trois arbres d'Hudimesnil : Fromentin et les "procédés de fécondation", par Mireillle Naturel
Proust et Dives-sur-Mer, par Mireille Naturel
Travaux des doctorants
"Impression, musique naissante" : quel impressionnisme pour À l'ombre des jeunes filles en fleurs ?, par Arthur Morisseau
L'image de la mer dans la topographie imaginaire de Balbec, par Mengni Wu
Séminaire
Être romancier en 1919 : les avancées en techniques romanesques dans À l'ombre des jeunes filles en fleurs, par Luc Fraisse
Comptes rendus
- Ouvrages critiques
Anne-Hélène DUPONT, Proust à la guerre comme à la fête, par Sophie Duval
Valérie DUPUY, Proust et Anatole France, par Mireille Naturel
Anne de LACRETELLE, Tout un monde, par Marie Miguet-Ollagnier
Thierry LAGET, Proust, prix Goncourt. Une émeute littéraire, par Marie Miguet-Ollagnier
Jean-Pierre OLLIVIER, Proust et les sciences, par Mireille Naturel
Jean-François PERRIN, tome I, Poétique romanesque de la mémoire avant Proust. Éros réminiscent (XVIIe-XVIIIe siècles) ; tome II, Poétique romanesque de la mémoire. De Senancour à Proust (XIXe siècle), par Francine Goujon
Anne SIMON, La Rumeur des distances traversées, par Elyane Dezon-Jones
- Périodiques
Revue d’études proustiennes, 2018-2, n°8 par Elyane Dezon-Jones
Livres et articles reçus
Actualité proustienne
- Activités de la SAMP
- Actualité scientifique
- Conférences, festivals, expositions, performances
- Prix Céleste Albaret
Nécrologie
Joëlle DEROUBAIX, par Mireille Naturel
Assemblée générale
Informations pratiques
Julie Andrieu à la Maison de la Tante Léonie
Dans cet épisode des Carnets de Julie, diffusé sur France 3 le 21 décembre 2019, Julie Andrieu décide de s'asseoir à la table de Marcel Proust, à la Maison de Tante Léonie, en compagnie de quelques adhérents de l'association : Monique Bailleau, Maxime Beucher, Anne Borrel, Gisèle Maini.
En sillonnant les routes de France, Julie permet aux téléspectateurs de découvrir les cuisines de nos terroirs… et force est de constater que d’une maison à l’autre il n’existe jamais deux versions identiques de nos plats les plus populaires. Julie nous emmène dans un périple savoureux, à travers des recettes traditionnelles, des produits locaux, des producteurs passionnés… Mais aussi à travers des cultures, des paysages, des patrimoines artisanaux ou architecturaux.
Fidèles à la tradition des Carnets de Julie, c’est autour d’un banquet convivial que prend fin chaque épisode, où Julie et les invités partagent un repas pour le plus grand plaisir de tous. Car cuisiner ensemble, c’est avant tout aller à la rencontre des autres.
Concert des Frivolités parisiennes
Création publique du Trio en fa majeur pour violon, violoncelle et piano de Reynaldo Hahn
Le concert des Frivolités parisiennes, "Une soirée au salon de Madeleine Lemaire", aura lieu le jeudi 23 janvier à 19h à la Mairie du XIe arrondissement de Paris.
Il est organisé avec la collaboration de la Société Reynaldo Hahn dont Philippe Blay est le président.
"Outre Caplet et Schmitt, on pourra y entendre un arrangement de Philippe Perrin pour harpe et quatuor à cordes, avec récitant, des Portraits de peintres et, en création publique, le premier mouvement (Allegro con moto) du Trio en fa majeur, pour violon, alto et violoncelle de R. Hahn, composé en partie à Beg-Meil à la fin de l'été 1895.
Dédié à l’épouse de Gustave Lyon, le directeur de la manufacture de pianos Pleyel, le Trio en fa majeur de Reynaldo Hahn, pour violon, violoncelle et piano, est lié au séjour qu’il fit avec Marcel Proust en Bretagne, à Beg-Meil, à la fin de l’été 1895. Comme l’écrit le musicien dans son journal, il le « gribouille sur la table de la salle à manger pendant que Marcel s’efforce de [lui] faire admirer Sartor Resartus », un roman « coriace » de Thomas Carlyle. Seul le premier mouvement, Allegro con moto, sera achevé et vraisemblablement exécuté en privé, la dégradation des relations entre Hahn et Proust à partir de 1896 ayant fait naître chez le compositeur des sentiments ambivalents à l’égard de ce trio, qu’il a « tenu des journées entières attaché à lui par des liens impossibles à briser » (Journal).
Peu attiré à cette époque par la musique de chambre, Hahn témoigne cependant dans cet Allegro initial d’un sens manifeste des proportions et de l’agencement thématique. Se démarquant de la construction traditionnelle qui oppose plusieurs thèmes avant de les développer et de les réexposer, il organise les trois parties du mouvement en créant un fort effet de contraste entre la partie centrale et celles qui l’encadrent ; la dernière combine l’ensemble des idées musicales déjà entendues tout en revenant au thème originel. Le musicien confie avoir voulu traduire le parcours « de deux âmes primitivement harmonieuses, unies et qui sont devenues discordantes ». Après l’évocation « des souvenirs de ce que fut leur amour, mais enlaidi, dénaturé par leur disposition actuelle », leur cheminement se termine alors « sur un fond d’indifférence » (Journal)."
Philippe Blay
Parution du Bulletin d'Informations Proustiennes - n°49
Parution du 49e Bulletin d’informations proustiennes, aux éditions de la rue d'Ulm, avec, notamment, la présentation d’un étonnant dessin de Marcel Proust.
Sommaire
Avant-propos
par Nathalie Mauriac DYER
Inédits
Une lettre de Marcel Proust à René Boylesve (décembre 1913), par Caroline SZYLOWICZ
Une apocalypse ludique. Autour d’un dessin inédit de Proust, par François PROULX
Jean-Jacques Henner dîne chez les Proust. Des notes dans ses agendas et deux lettres inédites de Jeanne Proust, par Pyra WISE
Corr-Proust : vers l’édition électronique de la Correspondance
Des éditions imprimées à l’édition numérique de la Correspondance. Enjeux éditoriaux, objectifs scientifiques, solutions d’encodage, par Françoise LERICHE et Élisabeth GRESLOU
Identification et référencement des lettres dans l’édition numérique de la Correspondance, par Caroline SZYLOWICZ
Les poupées russes de l’annotation. Des maîtres aux valets : quelques nouveautés, par Pyra WISE
Revisiter l’annotation génétique de la Correspondance. Quand Proust écrit à Reynaldo Hahn, Marie Scheikévitch, Maria de Madrazo et au vicomte d’Alton (1914-1916), par Nathalie Mauriac DYER
Lire les Cahiers
« Un solide à plusieurs dimensions ». Lire le Cahier 67 comme une affiche ?, par Cécile LEBLANC
« What’s Hecuba to him ? » Proust, Shakespeare et Wilde, par Sophie DUVAL
Notes de lecture
par Guillaume PERRIER et al.
Les activités proustiennes
Les ventes
Les manifestations et les travaux en cours
Les publications
Changement de lieu - Journée d'étude « Marcel Proust, prix Goncourt 1919 »
Le samedi 14 décembre est organisée, sous la direction de Mireille Naturel, une journée d'étude sur le thème "Marcel Proust, prix Goncourt 1919".
La journée d'étude, initialement programmée à l'université de la Sorbonne (Paris III) qui risque d'être fermée pour cause de mouvements sociaux, se tiendra finalement au restaurant Port du Salut, 163 rue Saint-Jacques, tout près de la Sorbonne, de 10h à 16h. Les participants auront la possibilité de déjeuner sur place (à leurs frais).
Le programme détaillé figure en pièce jointe.
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Assemblée générale du 4 décembre 2019
Une assemblée générale de la Société des Amis de Marcel Proust s'est tenue mercredi 4 décembre 2019 au Collège de France.
L'assemblée générale a voté à l'unanimité des présents et représentés en faveur de la révision des statuts de l'association, figurant à l'ordre du jour.
Cette révision a pour obectifs de :
- augmenter (de 18 à 21) le nombre des membres du conseil d’administration (le nombre des administrateurs demeure un multiple de trois, l'élection des administrateurs procédant par tiers) ;
- renforcer l’existence statutaire du Bulletin et de son comité de rédaction ;
- permettre, en cas d’urgence, les délibérations du conseil d’administration par voie électronique ;
- supprimer des dispositions obsolètes et inappliquées.
Les missions de l'assocation ne changent pas, mais elles ont été précisées dans une version légèrement amendée de l’article 2 :
1) Tenir les adhérents informés de l’actualité et des études proustiennes, en France et à l'étranger ; encourager les travaux scientifiques et de vulgarisation consacrés à Marcel Proust ;
2) Exploiter, conserver et entretenir, avec l’aide éventuelle de partenaires publics ou privés, la Maison de Tante Léonie – Musée Marcel Proust, sise à Illiers-Combray, dont elle est propriétaire, et répondre aux obligations attachées à l’appellation « Musée de France » qu’a reçue cet établissement ;
3) Conserver et enrichir, avec l’aide éventuelle de partenaires publics ou privés, les collections de la Maison de Tante Léonie – Musée Marcel Proust, par l’acquisition de manuscrits, photographies, films, vidéos, peintures, dessins, mobilier, objets ayant trait à Marcel Proust, à son œuvre, à sa biographie ou aux personnes qu’il a fréquentées ;
4) Publier une revue périodique, le cas échéant sous forme d’un Bulletin annuel, et d’autres ouvrages (actes de colloque, catalogue d’exposition, etc...), éventuellement en co-édition ;
5) Organiser des conférences de caractère littéraire ou d'éducation populaire, des visites des lieux décrits par Marcel Proust, notamment à Illiers-Combray.
Les nouveaux statuts sont disponibles en cliquant sur ce lien.
Ces derniers ayant été approuvés en séance, l’ordre du jour de l’assemblée générale a pu être complété pour soumettre au vote l'élection de trois nouveaux administrateurs.
Ont été élus administrateurs de l'association, à l'unanimité des présents et représentés :
- Mme Elodie Massouline, attachée de conservation au Département d’Eure-et-Loir, qui connait bien nos collections et collabore déjà depuis plusieurs mois avec l’association, au titre d’une convention passée avec le Département (Mme Massouline s’est ainsi occupée de l’organisation de l’exposition « Marcel Proust, prix Goncourt 1919 » et des dossiers d’instruction des demandes de préemption que nous avons formulées en 2018 et 2019) ;
- M. François de Ricqlès, commissaire-priseur, ancien président-directeur général de Christie’s France, adhérent de longue date et mécène de notre association ;
- M. Eric Unger, responsable informatique dans le secteur bancaire, ancien Premier Prix de piano au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, adhérent de longue date et mécène de notre association, laquelle lui doit également la refonte de notre site internet, en perpétuelle évolution.